Les anciens Egyptiens n’avaient pas suffisamment de connaissances scientifiques pour expliquer des phénomènes tels que les crues annuelles du Nil, le lever et le coucher du soleil ou encore la création du monde. C’est pour cette raison qu’ils utilisèrent des mythes mettant en scène des dieux et des déesses. Ces histoires leur permettaient aussi de matérialiser d’une certaine façon les idéaux de leur société. Toutefois, notons que la signification religieuse distinguait les mythes des contes folkloriques ou des légendes. En effet, les mythes revêtaient un caractère à la fois véritable et sacré.
Dans l’Egypte ancienne, le mythe de la création d’Héliopolis raconte l’histoire de l’Ennéade ou groupe de neuf dieux. Cette histoire se déroule à une époque où rien n’existait. Les eaux du chaos se retirèrent et laissèrent dans leur sillage un monticule de terre noire fertile sur lequel le dieu Atoum était assis. A partir de lui-même, il créa les divinités Shou et Tefnout. Ces dernières donnèrent naissance à Geb et Nout qui à leur tour, engendrèrent Osiris, Isis, Seth et Néphthys.
Un autre mythe de la création nous vient d’Hermopolis où Thoth était vénéré en tant que dieu protecteur. Dans cette histoire appelée « Ogdoade », nous retrouvons huit dieux dont quatre couples : Noun et Nounet, Amon et Amonet, Heh et Hehet ainsi que Kek et Keket. Les divinités masculines avaient la tête d’une grenouille alors que les déesses étaient représentées avec la tête d’un serpent. Précisons que le mythe d’Hermopolis avait plusieurs variantes. L’œuf cosmique d’où le dieu de la création était sorti, avait été pondu par une oie céleste ou, dans d’autres versions, par un ibis, oiseau associé au dieu Thoth. On raconte aussi qu’une fleur de lotus émergea des eaux et qu’un enfant-dieu en sortit.
La plupart des anciens Egyptiens ne vivaient pas plus d’une vingtaine d’années. Dès lors, ils cherchaient à se réconforter en nourrissant l’espoir d’une vie après la mort. Leurs observations de la nature étayaient cette croyance. En effet, le soleil se couchait à l’ouest et réapparaissait chaque jour à l’est. De la même manière, la graine qui semblait morte, donnait vie à une nouvelle plante une fois mise dans la terre. Précisons que le mythe de la mort et de la résurrection d’Osiris ne fit que renforcer cette croyance d’une nouvelle vie.
Après la création du monde, Osiris monta sur le trône et épousa sa sœur Isis. Selon de nombreuses histoires, il aurait introduit l’agriculture, construit les premiers temples et établi des lois équitables pour son peuple. Malheureusement, Osiris fut assassiné par son frère maléfique, Seth. Celui-ci découpa alors son corps en plusieurs parties et les éparpilla. Isis parvint à rassembler toutes les parties du corps à l’exception d’une seule qui avait été avalée par un poisson. Ensuite, elle les banda ensemble et créa de la sorte la toute première momie ; elle utilisa ses pouvoirs magiques pour ramener Osiris à la vie. Par après, Osiris voyagea dans le monde souterrain où il devint le roi et le juge des morts. Avant qu’Osiris ne soit assassiné, Isis tomba enceinte d’Horus. En grandissant, ce dernier chercha à vaincre Seth et ainsi, à venger la mort de son père.
Quand les Grecs et ensuite les Romains conquirent l’Egypte, ils trouvèrent de nombreuses similitudes entre leurs dieux et ceux des Egyptiens. Les divinités gréco-romaines étaient guidées par des émotions humaines. Notons que les histoires dont ces dieux étaient les protagonistes, avaient pour objectif de divertir, de donner des leçons de morale et d’expliquer l’inconnu. Ptolémée Premier introduisit un dieu du nom de Sérapis qui était censé être une divinité suprême partagée à la fois par les Grecs et par les Egyptiens. Sérapis, dont le nom est un amalgame entre Osiris et le taureau Apis, était le dieu de la fertilité, de la guérison, de la direction suprême et de la vie après la mort.
Au cours de la période islamique, les influences mythologiques égyptiennes étaient toujours présentes dans les pensées religieuses. Les musulmans s’intéressèrent également à une vie après la mort au paradis. Ainsi, bien que cela n’apparaisse pas dans le Coran, certains érudits religieux firent référence à la célèbre balance de l’au-delà sur laquelle les livres contenant les actions du défunt étaient pesées. Chez les Egyptiens, c’est le cœur que l’on pesait. S’il était plus lourd que la plume de Maât, symbole de la vérité l’emportant sur le mensonge, alors le défunt était dévoré par un monstre.
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